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🇪🇺 Notre outil pour évaluer les programmes des candidat·es aux élections européennes !

estelleneveu

Dernière mise à jour : 7 juin 2024



Suite aux sessions de sensibilisation sur l'Union Européenne, l'égalité de genre, la migration, et le changement climatique, les participant·es au projet Pivot ont mis au point 11 propositions qu’ils et elles souhaitent défendre auprès des candidat·es aux élections européennes ! Ces propositions ont été élaborées en commun avec les participant·es des autres organisations partenaires du projet. Découvrez ces propositions ici !


🤝 Égalité de genre


  • Harmoniser la législation européenne sur l’égalité des genres et les violences de genre


Les cadres législatifs des différents pays de l'UE diffèrent considérablement dans le domaine de l'égalité des genre. Il faut garantir les mêmes protections à tous·tes, quelle que soit leur nationalité. Tous·tes doivent bénéficier de l’égalité sur leur lieu de travail, de l’égalité des chances et de l’égalité salariale, avec une perspective intersectionnelle sur la manière dont l’écart salarial affecte les salaires les plus bas. De plus, le congé parental devrait être harmonisé au niveau européen, et égal quel que soit le genre, le congé de maternité étant l'une des principales sources de l'écart salarial entre les genres.


Les législations des différents États de l’UE diffèrent également en matière de violences sexistes et sexuelles et de viol. Ainsi, les victimes sont protégées différemment, en fonction de leur pays d’origine. Il est nécessaire d’adopter des définitions communes quant aux violences sexistes et sexuelles. Les définitions des États de l’UE les plus protecteurs en matière de VSS devraient être adoptées de manière commune, pour une meilleure protection des victimes au niveau européen.


Pour garantir que ces législations sont mises en œuvre efficacement, les effets de ce plan doivent être contrôlés régulièrement, au moyen de questionnaires et d'enquêtes, pour plus de transparence.


  • Développer une politique européenne d'information et d'éducation sur l'égalité de genre


Les citoyen·nes ne sont pas assez informé·es sur les sujets liés à l'égalité de genre, et notamment sur les sujets liés aux droits et santé sexuels et reproductifs, à la contraception, au consentement, au désir, aux règles… Les institutions doivent assurer une meilleure information des citoyen·nes sur ces sujets. Les informations transmises ne doivent pas se limiter à une vision hétérosexuelle, cisgenre, et binaire en matière de genre, mais inclure tous les genres et toutes les orientations sexuelles.


De plus, dans cette même volonté d’assurer une information complète aux citoyen·nes, il convient de lutter contre la désinformation et les propos discriminants envers les femmes et les minorités de genre en ligne, en contrôlant mieux les algorithmes et les contenus postés en ligne. Une politique similaire à celle de la Digital Services Act pourrait être mise en place, qui vise notamment à supprimer plus rapidement les contenus illégaux signalés en ligne.


Par ailleurs, une politique de communication positive au niveau européen pourrait être mise en place, afin de visibiliser les femmes dans les postes de décision. Cette mesure aurait pour objectif de favoriser l’émergence de rôle-modèles, notamment pour les jeunes filles, afin de lutter contre les inégalités femmes-hommes dans l’accès à des postes de direction et dans la prise de décision. Ce plan devrait également viser à soutenir les femmes dans l'esprit d'entreprise, en finançant des campagnes d'égalité et de sensibilisation.


  • Favoriser l’accès effectif à la santé sexuelle et à l’avortement dans toute l’UE.


Les législations et politiques nationales dans les différents États Membres de l’Union Européenne offrent aux citoyen·nes européen·nes différents niveaux d’accès aux services de santé sexuelle ainsi qu’à l’interruption volontaire de grossesse. L’accès aux services de santé sexuelle, et notamment l’accès à l’avortement, devrait être effectif dans toute l’Union Européenne. Pour assurer cet accès effectif à tous·tes, des moyens financiers doivent être investis par les institutions nationales des États Membres dans les structures publiques et associatives dédiées : hôpitaux, Planning Familial, centres de santé sexuelle…


  • Protéger les personnes LGBTQ+ et leurs droits


Les politiques de protection des personnes LGBTQ+ diffèrent grandement d'un État membre à l'autre. Afin de protéger correctement leurs droits, il convient d'harmoniser les lois au niveau européen, notamment en interdisant la discrimination à l'embauche fondée sur l'identité de genre ou l'orientation sexuelle. De vastes campagnes de sensibilisation et d'information devraient être mises en place à cet égard, ainsi que des cadres législatifs.


Les politiques publiques actuelles en matière de genre adoptent souvent une vision traditionnelle “binaire” du genre : elles se limitent souvent à la protection des droits des femmes, et à la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes, sans prendre en compte les discriminations dont sont victimes les personnes transgenres, non-binaires et les personnes de genres divers. De la même manière que l’objectif de l’égalité de genre a été inclus dans toutes les politiques européennes au travers de l’approche intégrée de l’égalité de genre, il convient dans toutes les politiques qui ont pour objectif de lutter pour l’égalité de genre d’inclure des politiques pour favoriser l’égalité des personnes cisgenres et transgenres, et de protéger les droits des personnes transgenres, non-binaires et des personnes de genres divers.


✈️ Migration


  • Mettre l’humain au centre des politiques migratoires européennes.


Dans l’Union Européenne, la valeur de la vie de chacun·e doit être respectée, quelle que soit son origine. Les personnes migrantes doivent recevoir une meilleure prise en charge médicale, éthique, et sociale. L’humanité et le respect de la dignité humaine doivent être placés au centre des politiques migratoires, en particulier en ce qui concerne les conditions d’accueil et d’hébergement, les procédures administratives, et l’accompagnement des personnes vulnérables.


En ce qui concerne les routes migratoires, l'UE devrait garantir des routes migratoires sûres et légales, afin d'éviter que des personnes, en particulier des personnes vulnérables, ne soient exposées à des risques sur le chemin vers l'Europe.


En ce qui concerne les conditions d’accueil, elles doivent être harmonisées à l’échelle de l’Union Européenne pour permettre une meilleure répartition des personnes migrantes.  L'UE devrait créer un programme détaillé permettant d'apporter un soutien financier égal à tous·tes les migrant·es, quel que soit le pays où iels vivent. Il conviendrait de préciser le pourcentage qui sera consacré aux besoins de base. Les politiques publiques doivent permettre une mixité entre personnes migrantes et la population générale, afin de favoriser l’intégration et éviter la ghettoïsation des personnes migrantes. Les pays à la frontière de l’Europe, qui reçoivent le plus de primo-arrivant·es ayant emprunté la route méditerranéenne, doivent être mieux soutenues financièrement, afin d’améliorer les conditions d’accueil des personnes migrantes dans ces pays. Les centres de détention pour réfugiés devraient être supprimés, car ils ne respectent pas les normes d'une vie dans la dignité. La législation européenne en matière d’accueil des personnes migrantes doit être mieux appliquée, et de véritables moyens financiers doivent être alloués. Cela pourrait passer par la création d’une agence européenne en charge de l’accueil des personnes migrantes, qui s’assurerait que les standards d’accueil en Europe sont atteints. Par ailleurs, les personnes migrant·es doivent également être couverte du principe de non-discrimination, et être protégées de la même manière quelle que soit leur origine. Une attention particulière doit être accordée à la lutte contre la traite des êtres humains dans les pays de destination. Les migrant·es devraient recevoir une brochure ou un dossier d'information dans lequel iels pourraient obtenir des renseignements sur leurs droits et leurs possibilités, dans leur langue maternelle. En ce qui concerne les procédures administratives, elles peuvent être très lourdes et difficiles pour des demandeur·euses qui n’ont que peu de connaissances du système administratif, des langues, des cultures européennes. Il est primordial d’alléger les procédures, de les faciliter, de prendre en compte les freins rencontrés par les personnes migrantes. D’ailleurs, la procédure d’obtention du statut de mineur·e isolé·e est aujourd’hui trop complexe : il faut la faciliter, afin de permettre la protection de ces mineur·es particulièrement vulnérables.


Aujourd'hui, de nombreux plans sont mis en place par les institutions concernant l'accueil et le traitement des personnes en situation de migration. Cependant, nombre d'entre elles ne peuvent pas voter car elles n'ont pas encore la nationalité européenne. Or, il est nécessaire de créer des espaces pour permettre aux personnes en situation de migration de s'exprimer et de les impliquer dans les processus législatifs et décisionnels.


En cas de retour, une institution spécifique devrait être créée pour les migrants qui retournent dans leur pays, afin de suivre les statistiques et de donner des recommandations sur la façon dont les migrants peuvent recommencer leur vie.


Face à la montée du changement climatique qui mène de nombreuses personnes à quitter temporairement ou de manière durable leur lieux de vie, le statut de réfugié climatique devrait être créé, afin de protéger de manière adéquate cell·eux qui fuient leurs pays en raison des conséquences du changement climatique.


Enfin, les personnes les plus vulnérables, telles que les femmes, les personnes LGBTQ+, les enfants, et les personnes qui ont des problèmes de santé physique ou mentale, doivent être mieux accompagnées, au travers de plans politiques d’ampleur.


  • Mise en œuvre d'une réforme de la redistribution des migrant·es, pour une meilleure répartition des migrant·es dans les Etats membres de l'UE


Les pays situés aux frontières de l'Europe sont ceux qui accueillent le plus grand nombre de personnes traversant la Méditerranée. Ils sont aujourd'hui dans l'incapacité de gérer l'ensemble des demandes d'asile qu'ils reçoivent. Or, selon les règlements de Dublin, le premier Etat membre où sont enregistrées les empreintes digitales et les informations personnelles d'un·e demandeur·euse d'asile est souvent l'Etat membre responsable de la demande d'asile. Afin de garantir des procédures efficaces, sûres et respectueuses de la dignité humaine, les migrant·es et les demandeur·euses d'asile devraient être mieux réparti·es entre les États membres.


  • Mettre en place des mesures pour sensibiliser la société à la cause migratoire


De nombreux·ses citoyen·nes sont peu ou mal informé·es sur la question migratoire. Également, des fausses informations circulent, qui peuvent contribuer à la production de stéréotypes, voire de discours haineux. Une politique de sensibilisation des citoyen·nes européen·nes sur les sujets entourant la migration, en donnant la parole aux personnes concernées, nous paraît primordiale, afin d’assurer le vivre ensemble.


🌍 Changement climatique


  • Adopter une législation claire et contraignante à un niveau européen, pour une politique ambitieuse et à long terme.


Le changement climatique est une problématique urgente, et c’est aujourd’hui que les décisions doivent être prises pour mitiger ses conséquences les plus dévastatrices. Les politiques européennes en matière de changement climatique ne peuvent se cantonner à de “petits pas” : c’est un changement à grande échelle de notre mode de vie capitaliste et occidental de vivre et consommer que notre société doit effectuer. Par exemple, il convient de favoriser les circuits courts par rapport aux importations coûteuses pour l’environnement, et d’adopter une politique de protectionnisme environnemental.


La réglementation européenne doit être plus contraignante si nous voulons atteindre l’objectif de l’Accord de Paris de limiter le réchauffement climatique à un niveau bien en dessous de 2°C d’ici à la fin du 21e siècle. Les personnes morales ou juridiques qui ont un impact négatif sur l'environnement devraient être sanctionnées, et les entreprises devraient être obligées d'éviter de nuire à l'environnement : différents niveaux de sanctions devraient être définis pour obliger les entreprises à adopter des plans équivalents pour protéger l'environnement. Les mesures doivent également être mieux harmonisées à un niveau européen. Par exemple, l’article 37 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union Européenne concernant la protection de l’environnement et d’amélioration de sa qualité devrait être modifié, afin de le rendre moins lacunaire. L’Union Européenne doit se doter d’une véritable politique ambitieuse en matière de changement climatique. Un nouveau traité environnemental pourrait être envisagé, en incitant tous les États à le signer, en particulier les plus pollueurs. S’ils ne respectent pas les mesures préconisées ou n’atteignent pas les objectifs fixés, les États membres concernés devraient être condamnés à l’échelle européenne, de la même manière que la Suisse.


La transition écologique ne peut avoir lieu sans penser à l’impact du changement climatique et des politiques de mitigation du changement climatique sur les populations. Les personnes particulièrement vulnérables aux conséquences du changement climatique (femmes, migrant·es…) doivent donc être protégées par les États. Le droit à la santé doit être garanti pour tous·tes, et particulièrement les plus vulnérables. La politique européenne doit se baser sur les besoins des populations. Ainsi, les politiques menées seront plus acceptées et plus justes. Plus largement, la transition passe par une meilleure redistribution des richesses, et la réduction des inégalités. La transition doit aussi s’effectuer au travers de la sensibilisation, dès le plus jeune âge. Ainsi, tous les enfants devraient participer à des ateliers sur le changement climatique, et devraient être incité·es à créer des initiatives citoyennes en faveur de la transition écologique. La société toute entière doit être encouragée à modifier ses pratiques et à adopter des alternatives aux comportements les plus polluants. Plus globalement, la capacité à agir des citoyen·nes doit être encouragée.


Par ailleurs, la transition écologique doit être politique et militante : l’Union Européenne doit pouvoir condamner directement les injustices et les attaques contre les droits humains liées au changement climatique, ainsi que les discours climatosceptiques.


  • Repenser notre usage de l’énergie.


Notre production d’énergie, et notamment la combustion d’énergies fossiles, est aujourd’hui à l’origine d’une grande partie des émissions de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. L’Union Européenne doit agir concrètement, et débloquer des fonds pour subventionner les énergies renouvelables et les rendre accessibles pour tous·tes. À l’inverse, nous devons repenser notre rapport au nucléaire et aux énergies fossiles, pour favoriser les énergies vertes.


Certaines zones, notamment les Outre-Mers, sont particulièrement touchées par les effets du changement climatique. Ainsi, il convient de renforcer le financement des énergies renouvelables dans ces zones, pour favoriser la transition.


  • Protéger la biodiversité et l'environnement au niveau de l'UE


L'UE devrait mettre en œuvre des programmes visant à promouvoir le reboisement dans certaines zones et rendre obligatoire la mise en place d'un certain nombre d'espaces verts sur chaque territoire. Les corridors de biodiversité, qui permettent aux animaux de se déplacer d'une parcelle de forêt à l'autre, devraient également être encouragés. En ce qui concerne les constructions, il convient d'éviter de construire à proximité des zones touristiques, et les constructions ne devraient être autorisées que lorsque des recherches approfondies ont été menées pour démontrer qu'elles peuvent être bénéfiques pour la région.


  • Favoriser l’usage des mobilités douces.


Dans le cadre d’une transition vers des comportements plus respectueux de l’environnement, les mobilités douces doivent être favorisées. Il s’agit d’internaliser les coûts sur l’environnement et la pollution, en réglementant ou en taxant les vols nationaux par exemple, et en créant des aides dédiées pour privilégier les voyages en train, afin que voyager en train soit toujours moins cher que voyager en avion sur une même distance. Au niveau local, des installations dans les villes devraient être créées, afin d’améliorer l’accès et la circulation en vélo.




 
 
 

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